Ganymède était le fils d'un roi troyen, remarquable par sa beauté, que
Zeus/Jupiter enleva pour lui servir d'échanson dans son palais céleste. Dans les représentations grecques, Zeus entoure de
ses bras le garçon dans une attitude protectrice ; chez les Romains, les ailes
de l'aigle servent de support à Ganymède et ce dernier semble enlevé du sol
avec une douceur infinie, sur un chariot ailé.
Rien de semblable dans la sculpture de Vézelay :
tout concourt à faire de cette scène une image de terreur enfantine. A gauche
de la scène, les parents éperdus d'inquiétude tentent vainement et avec force
lamentations, de secourir le garçon. L'effroi de l'enfant est signifié à
travers différents détails. La représentation d'un Ganymède épouvanté dans les
griffes de l'aigle ravisseur pourrait suggérer une attitude négative du
sculpteur face à quelques aspects de l'homosexualité contemporaine. Il pourrait
s'agir d'une dénonciation des violences sexuelles que les jeunes oblats subissaient dans certains monastères.
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